mercredi 23 mai 2012

Yossa


J'aurais tellement besoin de respirer une dernière fois le parfum de l’amour comme une magnifique bouffée d'air pur. J'aimerais tant vivre encore des choses belles et paisibles comme la douceur d'un soir d'été dans les bras de mon maître où je m’endormais à coup de caresses. Je souhaiterais de nouveau ressentir toutes ces choses, ces sensations qui m'ont donné la certitude que le bonheur est surement la plus belle chance que la vie m'ait offerte. Mais voilà, j'ai cru peut être trop naïvement, une fois cette fameuse chance en poche, que la vie n'aurait jamais la cruauté de la reprendre d'une façon aussi injuste.

Oui injuste car je l'avais méritée cette chance, j'en suis convaincue puisque je crois pouvoir dire que j'ai toujours été une chienne douce, calme et très discrète. J'ai de toutes mes forces et sans ménager mes efforts fait le mieux possible afin de rendre mes maîtres heureux et fiers de moi.

Alors pourquoi ? Quelle faute ai je bien pu commettre pour que la vie change aussi brutalement d'avis me concernant ? Je suis complètement perdue, Je ne comprends pas … Peut être qu'après le bonheur la vie veut vous faire connaître la douleur et la solitude, je ne sais pas moi, comme une sorte de passage obligé ? Peut-être la souffrance est-elle le prix à payer pour autant de bonheur, que le moment de payer l'addition est arrivé ?

De toutes façons c'est trop tard, il n'est plus l'heure de savoir « le pourquoi du comment » aucune réponse concrète ne me sera jamais apportée, c'est ainsi voilà tout. Je me retrouve donc dans un refuge et comme si cela n’était pas assez, j’ai aussi un « vilain compagnon » qui me mange de l’intérieur et qui s’appelle : Ostéosarcome. Les vétérinaires ont été très clairs et m’ont annoncé : « C'est un cancer des os, ton espérance de vie ne dépassera pas les 6 mois ma pauvre Yossa. »

Pourtant si vous venez me voir au refuge vous allez découvrir une chienne avec une grande joie de vivre, mais il serait faux de ne pas admettre que j’ai peur de la « fin » qui approche. Je suis terrifiée de ne pas être capable de trouver le courage d'affronter cette épreuve, de partir « seule », loin de l'affection d'une famille d'accueil qui saura rendre mon « départ » moins difficile.

En écrivant ces quelques lignes sous forme de SOS, et tous les jours dans le regard de chaque visiteur du refuge, je cherche donc désespérément la personne qui acceptera de m’accueillir pour me donner 6 mois d'amour.

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