Kaa

J'avoue avoir pris un coup derrière la tête lorsqu'une personne du refuge a ouvert ma cage et m'a dit : « Kaa, sors de là et suis-moi au bureau, la directrice veut te parler !»

Sur le parcours en sortant de la chatterie j'avais la tête basse pour éviter de voir poindre à l'horizon une belle réprimande, j'en menais donc pas large puisque j'imaginais déjà passer devant une sorte de conseil de discipline ou un truc de ce genre … En gros pour faire simple j'étais à peu près sure de me prendre un méga savon, je suis donc entrée à reculons et de façon peu glorieuse dans le bureau de la directrice.

Pourtant je savais bien que tôt ou tard je vivrais ce genre de chose à force de jouer le bébé dans un corps d’adulte, il fallait bien que je m’attende à ce qu’on me demande d'essayer de changer de comportement, que je ne pourrais continuer plus longtemps, à jouer à la façon d'un chaton, toutes griffes dehors alors que j’ai deux ans.

Attention je ne veux surtout pas que vous puisiez penser que j'ai écrit cette lettre pour vous parler de mes mésaventures dans le bureau, ce n’est pas du tout le cas d’autant plus que la directrice a finalement été très gentille et très compréhensive avec moi. Elle m'a aidée en me donnant quelques indications à faire figurer dans ma présentation, Je me dépêche donc avant d’oublier de noter ses recommandations : la toute première dont je me souvienne est que la personne qui me fera le bonheur de m'adopter devra bien connaître les chats, en apprécier l’indépendance, la singularité… Elle m'a aussi dit de ne pas omettre de préciser qu'il ne devrait pas y avoir d'autres chats ou chiens dans le foyer de mon futur maître, puisque je l’avoue, je ne les supporte pas … Mais comment aurais-je pu oublier cela puisqu’à cause de ce trait de caractère, je passe ma vie dans une cage de la chatterie où malgré les quelques sorties réalisées par le personnel du refuge je me vois prendre du poids faute d’exercices.

Aujourd'hui, je n'espère qu'une seule chose au monde, revenir dans le bureau avec le sourire jusqu'aux oreilles et le cœur débordant de joie, pour dire adieu à la directrice avec un dernier ronronnement puis partir vers une nouvelle vie … sans cage.