mercredi 23 mai 2012

Hugo


Aujourd'hui je trouve le courage de vous raconter « ma route », non pas pour me plaindre ou chercher votre pitié mais pour savoir pourquoi malgré tous mes efforts la vie m'a trop vite fait prendre un mauvais chemin en oubliant celui qui devait me permettre de trouver le bonheur. En effet, à l'aube de mes 9 ans et après avoir pas mal bourlingué je dois bien admettre que cette route ressemblé le plus souvent à des sentiers hostiles qui m’ont laissé de profondes blessures. Les kilomètres que j'ai parcourus m'ont fait à peu près tout connaître de la vie et de la nature humaine, le bon comme le mal.

Les premières années de marche je les ai faites dans la bonne direction grâce à ma maitresse, nos balades étaient faites de complicité et de tendresse. Malheureusement à cause de la maladie, fatiguée, elle a dû faire une pause et s'assoir au bord du chemin ... J'avais perdu ma boussole. La mort dans l'âme ma maîtresse a dû trouver un autre guide mais sans savoir que celui-ci allait m'envoyer dans une toute autre direction que celle prise jusqu'alors, celle qui m’a fait parvenir en enfer ! Arrivé dans celui-ci il n'était plus question de chercher un quelconque chemin, un hypothétique parcours pour m'en échapper ... puisque j’étais attaché dehors par tous les temps et quasiment pas nourri. Je n'étais plus que l'ombre de moi même en arrivant au refuge, devenu un tas de poils sales et entremêlés. J’étais cadavérique, craintif et souffrais de diarrhée. Je n’'avais même plus envie de manger ... plus envie de marcher.

Alors pour tenir le coup, pour « revenir à la vie » je me suis répété inlassablement cette phrase : « Hugo, tu reviens de loin, tu n'as pas fait autant de kilomètres pour baisser les pattes maintenant ? Bats-toi ! » Alors je me suis battu et en même temps que je reprenais du poil de la bête j'ai retrouvé mon petit caractère, ma joie de vivre, ma foi en l'homme que je pensais avoir totalement perdue au bout de cette laisse, dans cet endroit sordide. Aujourd'hui, lorsque je suis en confiance, je suis de nouveau un pot de colle, joueur qui adore … les peluches ! J'ai juste encore une petite séquelle de mon passé, elle s'exprime principalement à l'heure du repas lorsque je « défends » ma gamelle avec beaucoup de virulence. C'est tellement bon de manger à ma faim ! Cependant, une fois que j'aurais pris conscience que les croquettes ce n’est pas votre truc … Tout devrait bien se passer ! Toutefois, en raison de mon obsession pour la nourriture, il vaudrait mieux qu’il n’y ait pas d’enfants dans ma future famille, ainsi je ne chercherais pas à leur « chiper » leurs gâteaux et eux ma pitance à laquelle je tiens tant.

Je sais aujourd'hui que je suis prêt à reprendre "la route" pour être de nouveau heureux ! ... Si nos chemins commençaient par se croiser d'un "regard" ?

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