lundi 11 février 2013

Bandit


Une lettre pour me mettre dans « la lumière », c'est la seule façon qu'il me reste pour enfin quitter « l'ombre » où je me réfugie depuis quatre ans, « l’ombre » d'un box où je me cache à chaque passage d'un visiteur.

Alors voilà, je me suis forcé à croire que les mots pouvaient peut être me venir en aide. Mais à ce moment précis je m’aperçois que même le stylo est une arme bien peu efficace pour vaincre cette « ombre. » Mais malgré tout au fond de moi, reste une petite flamme qui me dit que les mots servent à écrire : « au secours », « j'ai besoin de vous » … et pourquoi pas, après l’écriture de cette lettre, avec de la chance « je suis heureux !», « j'ai retrouvé le bonheur ! » Je vais donc garder le stylo dans ma patte et voir en celui-ci non pas une arme mais un espoir d'une vie meilleure.

Vous l'avez compris, « L'ombre » est pour moi, un endroit bien difficile à quitter, je m'y sens tellement en sécurité. Ici je ne crains pas la déconvenue de l’amour disparu, la maltraitance, mais je sens bien tout de même que c'est là aussi où coule la source de ma solitude et de mes souffrances comme coule le sang d’une plaie.

Alors par moment j'ai la honte qui me submerge et je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas le courage de quitter cette « ombre » que je vois comme un rempart, alors que c'est en réalité ma prison. Pourquoi ne pas être dans « la lumière » … qu'ai-je à craindre d'elle ?

Mille fois « la lumière » m'a donné les preuves qu’elle était la seule à pouvoir me faire sortir de cet enfer. J'aime profondément les humains et lorsque je pars en balade avec un bénévole « l'ombre » n'est plus un endroit qui me rassure et ce rempart explose en mille morceaux. « La lumière » illumine alors mon regard et me laisse le loisir d’offrir des bisous et des câlins aux bénévoles du refuge. Ces moments de promenade sont à chaque fois des moments d'immense joie que j’apprécie comme une caresse avec tranquillité et volupté, je ne tire pas en laisse car pourquoi courir pour me priver de « lumière » !

Malheureusement, dès mon retour au refuge je vais directement retrouver « l'ombre » jusqu'à ma prochaine promenade.

Aujourd'hui je suis un vieux bonhomme de douze ans et je n'ai malheureusement plus de temps à perdre, car je sais grâce à cette lettre que « l'ombre » me vole chaque jour un peu plus de « lumière. »

J'espère que finalement ce fameux stylo va se montrer une arme redoutable pour trouver enfin ma source de « lumière »

lundi 28 janvier 2013

Astro


Puis-je vous poser une question sans être indiscret ? Où étiez-vous il y a quatre ans à cette même date ?

Oui, je sais vous allez me dire que c'est bien trop compliqué de répondre à ce genre de question. En effet en quatre ans, il s'en passe des choses … Il est possible de faire bien des rencontres, d'en oublier certaines et d'en garder d'autres bien en mémoire. On a le temps de vivre un million de choses, de connaître des moments fantastiques ou malheureusement aussi sans ...doute des situations douloureuses … Enfin tout ce qui fait que la vie est un énorme puzzle ou chaque jour une pièce vient trouver sa place et qui fait qu’ainsi nous nous sentons « vivant », malgré tout.

Et bien moi je suis de ceux qui savent répondre à cette fameuse question, mais pas parce que je me sens plus intelligent que vous ou que j'ai une mémoire « hors du commun », pas non plus parce que je tiens un énorme journal intime dont je noircis les pages jour après jour pour surtout ne rien oublier de ma vie « trépidante. »

Non, si j'avais tenu un journal intime depuis ces quatre dernières années, je me serais arrêté au bout de quelques pages après avoir « écrit » : Mes espoirs puis ma souffrance et ma solitude. Vous voyez juste trois pauvres mots, il n'y a pas de quoi être « fortiche » pour retenir mon activité sur les quarante huit derniers mois.

Je ne dis pas que je n'aurais malgré tout pas eu matière à remplir un journal intime, mais à quoi bon écrire tous les jours trois mots, puis quand l’espoir n’a même plus sa place, finir par résumer pratiquement une moitié d'une vie dans un box comme ceci : Le 08 janvier : «RIEN », le 09 janvier « Toujours RIEN »... De ce fait, ma lettre de présentation est bien courte.

Aujourd'hui j'ai 10 ans et j'ai honte de n'avoir jamais pu « faire battre le cœur » d'un visiteur. Pourtant, je suis un gentil chien, toujours aussi joueur et gourmand qu'un chiot ! Malgré cela j'aimerais trouver un foyer sans autre chien, ni chat. Il ne faudrait pas non plus qu’il y ait des enfants en bas âge, pas parce que je n'ai pas de tendresse à leur donner mais parce que malgré tout, l'âge est là et que je suis grognon à la manipulation … La seule cause à cela n'est pas un mauvais caractère mais la « méchanceté » de l'arthrose.

Tout cela pour vous dire que j'ai besoin pour finir ma vie de nouvelles pièces de puzzle. Vous savez comme celles que l'on trouve sur les reproductions des peintures de Vincent Van Gogh avec … Du ciel bleu et des couleurs partout !

vendredi 18 janvier 2013

Lana


« Au lieu de penser que le temps passe vite, fais en sorte de l'oublier. Tu ne dois surtout pas compter les années que tu as passées sans penser aux jours à venir. Il ne faut jamais que tu oublies que tu as encore de « l'amour à vivre". » Voilà la phrase que je me répète chaque jour, c'est ma prière du soir en quelque sorte.

Dans la misère et la solitude nous cherchons tous quelque chose à quoi « nous agripper » quitte à nous mentir à nous-mêmes. Moi je n'ai que ces 49 mots pour trouver le courage de poursuivre ma route. Oui, après 16 ans d'existence je ne survis que grâce à 49 mots … Les jours de solitude je ne peux pas m'empêcher malgré cette fameuse prière de faire un « calcul » qui me brise le « mental. »

Heureusement, je n'ai pas toujours connu la solitude puisque j'ai vécu avec plusieurs autres chats dans un appartement, mais ce n'est pas aujourd'hui que je vais vous apprendre que la vie n'est pas seulement cruelle avec Mademoiselle Lana. En effet, l'hospitalisation de notre maitresse nous a tous laissés à notre sort.

Aujourd'hui, je suis au refuge dans mon coin comme une petite mamie qui regarde avec bienveillance les activités des autres chats et sait avec la sagesse des années donner des conseils aux plus jeunes. Évidemment comme beaucoup de mamies j'aime bien « bavarder » alors dès que quelqu'un vient vers moi, il est bien difficile de me faire taire puisque de ronronnement en ronronnement, j'ai toujours quelque chose à dire, des souvenirs à raconter. Je suis aussi capable de remonter le moral aux plus jeunes chats du refuge en leur disant qu'une phrase même de 49 mots peut les aider en attendant le bonheur … En bref, comme chaque mamie j'ai beaucoup de tendresse et de câlins à donner !

Bien sûr mes 16 ans me donnent la possibilité de faire tout cela et plus encore ... mais ils me refusent le bonheur et me donnent bien peu de chance pour trouver un nouveau foyer pour vivre mes dernières années dans la chaleur et l'affection.

Alors, si ma présentation vous a touchés et que vous souhaitez qu'une mamie « bavarde » ait beaucoup plus de 49 mots pour survivre à son quotidien … Faites moi le bonheur de me donner la chance de vous raconter ma vie et de prendre un peu de place dans la vôtre.

mardi 31 juillet 2012

Bounty


Je me suis décidé à écrire cette lettre après bien des hésitations.

En effet, c'est difficile de vous avouer que je n'ai plus rien, vous dire que je ne sais comment demain sera fait, que le cap des fins de mois difficiles est dépassé depuis déjà bien longtemps et qu'aujourd'hui, je suis même au point de ne plus pouvoir boucler le budget de la journée. Moi qui ai connu la « fortune » ... Je suis là, humilié, le stylo à la patte en train de vous écrire que je n'ai plus les moyens de « manger à ma faim ».

Je pourrais vous dresser la liste de mes coups de blues, mes moments de désespoir, mais pour cela je devrais inventer des mots puisque rien dans mon vocabulaire ne peut vraiment donner une juste image de ce qu'est ma vie aujourd'hui.

Après deux ans de bonheur dans un foyer où j'ai appris à être un bon chien très obéissant, très affectueux et intelligent … j'ai perdu du jour au lendemain tout ce qui faisait « ma vie ». Je me suis retrouvé abandonné et cela fait maintenant un an que je suis au refuge.

Alors d'un « roi » aux mille pièces d'or je suis devenu un « mendiant » avec pour seule compagnie un sac rempli de misère et de solitude. Ici, il y a des jours où j'ai tellement « faim » d'une présence, qu'une grille d'un mètre quatre vingt ne m'empêche pas de partir rejoindre le personnel du refuge pour ne serait-ce qu'une caresse. Cette grille ne me fait pas peur non plus lorsque j'ai besoin de rejoindre mes compagnons d’infortune, surtout ces « dames » d'ailleurs, avec elles, je sais être des plus galants et des plus doux. En effet, je pense qu'une oreille féminine est plus apte à recueillir mes confidences et à m'écouter.
Cette grille à franchir, c'est le seul moyen qu'il me reste pour me « nourrir» en allant chercher quelques miettes d'affection, un fond de gamelle de joie et de jeux. Mais faute d'une alimentation quotidienne d'amour, ma force décline, j'ai peur qu'un jour je ne puisse même plus franchir cet obstacle.

Il serait tellement plus facile pour moi que quelqu'un trouve la clé de mon box, qu'une fois pour toute cette maudite grille soit vaincue et que je puisse grâce à cela remplir mon « cœur- estomac » d'un bonheur sans « fin »

samedi 30 juin 2012

Abricot


Je voudrais que vous puissiez lire cette lettre comme une invitation pour un voyage que j'aurais l'immense bonheur de faire avec vous, moi qui aimerais tant avoir un compagnon pour ne pas faire la route seule.

Mais attention ! Il ne s'agit pas d'un voyage « ordinaire », pas le genre de balade qui laisse aucun souvenir, qui fait naître aucune émotion. Non, je vous invite à toute autre chose. Alors faites-moi confiance et prenez-moi la patte pour que je puisse vous emmener vers un territoire secret où nul n'a jusqu'à maintenant voulu venir, voulu conquérir.

Aujourd'hui bien sûr faute d'entretien cet endroit est devenu malheureusement une sorte de désert où bien peu de chose pousse. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Je suis seule et ce n'est pas uniquement avec l'eau de mes larmes, qu'il est possible de cultiver quelque chose de suffisamment beau à mes yeux pour me rendre heureuse.

J'ai besoin d'une sorte de « système d'irrigation », de quelqu'un qui pourrait m'aider à le mettre en place afin de changer le paysage et ainsi donner « vie » à un immense champs de fleurs aux multiples couleurs que j'invente à chaque instant, à chaque minute dans la solitude de la chatterie.

Rassurez-vous, cet endroit ne se trouve pas à l'autre bout du monde, nous n'avons pas besoin de carte pour nous y rendre, je connais le coin comme ma poche, il est juste à portée de main ... comme une caresse.

Malgré tout la route pourra peut être vous paraître un peu longue par instant, il vous faudra en effet, être patient et compréhensif pour atteindre les différentes étapes. Vous savez comme moi que faire pousser des fleurs dans un désert demande beaucoup de persévérance et d'attention.

Mon côté « râleuse » et mon désir d'être souvent la « chef » ne pourront jamais tordre le cou à mon besoin de communiquer avec vous. Je deviendrai votre plus fidèle compagne de route et vous suivrai avec un amour indéfectible. La rencontre au détour d'un chemin avec d'autres chats sera surement plus difficile même si j'ai fait d'énormes progrès au refuge. Quant aux chiens, du moment qu'ils sont calmes, l'entente sera peut-être possible au point de faire pourquoi pas, un bout de chemin ensemble.

Voilà, je suis là, je vous attends avec mon sac à dos rempli d'espoir, je suis convaincue que nous pouvons vivre de grandes et belles choses au bout du voyage qui mène à … mon cœur.

mercredi 20 juin 2012

Snoupy


J'ai longtemps tourné en rond et je me suis posé beaucoup de questions avant de commencer cette lettre. En effet, à l'occasion de l'écriture de celle-ci, je souhaitais vous dire un secret bien à l'abri des indiscrets, enfin juste entre nous, quoi …
Je crois donc qu'il est temps de me jeter à l'eau et de vous avouer que je suis ... amoureux !

Oui, amoureux c'est certain car sinon, comment expliquer que je m'accroche de toutes mes forces aux aiguilles de l'horloge en attendant « son arrivée » et que lorsqu’ « il » me murmure des mots doux à l'oreille, rien n'est plus pareil. « Il » est là et comme un miracle je laisse tous les terribles moments que j'ai vécus derrière moi, ils ne sont plus que de mauvais souvenirs, c'est l'éponge magique qui efface la triste histoire sur le tableau noir de ma vie, c'est une fenêtre éclairée dans ma nuit !

Chaque soir, je l'espère ardemment et puis je l'entends arriver avec ces mots d'amour sous la forme des bruits que font les croquettes tombant dans ma gamelle, je l'aime tellement … l'heure du « REPAS. »

Si je suis là aujourd'hui le stylo à la patte ce n'est évidemment pas pour vous prouver que je suis un chat capable d'amour uniquement à heures fixes et devant une gamelle. Mais, la vie ne m'a pas vraiment épargné, abandonné, je n'ai jamais été vraiment entretenu, on m'a « récupéré » avec la moitié du corps sans poils… Chacun dans les moments difficiles cherche quelque chose à quoi se rattraper, alors, pour moi, une poignée de croquettes par jour est autant de minutes de bonheur gagné et je n'ai jamais assez de câlins à donner à la main qui me les offre.

Je sens bien toutefois que l'heure du « repas » aurait une toute autre saveur servie avec une belle grosse cuillère d'affection accompagnée d’une énorme dose d'attention au milieu d'un foyer où je serais vraiment considéré. Je rêve de cet endroit où je vivrais heureux sans d’autres matous autour de la table ou au moment de ma digestion … sinon gare à la belle distribution de claques ! Croyez-moi, une fois bien « nourri » je serai le compagnon idéal même avec les enfants.

Je sais, je vous ai beaucoup parlé de nourriture depuis le début de ma lettre, excusez moi mais j'ai un tel appétit … de vivre !

jeudi 14 juin 2012

Douby


Depuis que j'ai pris la décision de rédiger cette lettre c'est comme si quelqu'un avait ouvert une écluse ou fait exploser un barrage. En effet, je m'aperçois dès les premiers mots écrits que le débit de l'encre du stylo n’arrivera jamais à suivre l'énorme déferlante de mes souvenirs.

J'espérais pourtant avoir définitivement fermé le robinet, mais d'anciennes images coulent maintenant dans ma tête en flots continus. La violence du « courant » me fait forcément mal au corps et au cœur puisqu'elle me renvoie vers « ma vie d'avant », celle faite d'instants de jeux, de rires d'enfants, de la chaleur d'un foyer et de l'affection de mes maîtres … Bref, de mon bonheur perdu !

Mes souvenirs se sont invités à ma table aujourd’hui bien malgré moi, puisque je voulais vous parler dans cette présentation avant tout de mon avenir.

Mais peut être que la « violence » de cette vague est nécessaire pour me réapprendre à nager en me faisant prendre définitivement conscience que ces huit ans dans un foyer m’ont permis de devenir une demoiselle discrète, douce, bien élevée, très joueuse et parfaitement sociable avec ses congénères.  Elle me fait comprendre qu'il est temps aujourd'hui de partir vers un autre voyage pour ne pas me noyer dans mon passé. Alors, nager de nouveau ne me fait pas peur, du courage j'en ai à revendre, j'ai seulement besoin de quelqu'un pour m'indiquer les bons mouvements, m'aider à éviter les dangers des mauvais courants et les endroits trop profonds … et surtout pour me donner son cœur.

Le mien est énorme mais malheureusement il manque de souffle ou plutôt il en a un. Bien sûr je peux vivre avec ce trouble cardiaque comme n'importe quel autre chien et ce durant toute ma « nouvelle » vie sans en être gênée, néanmoins il me faut jusqu’à la fin de mes jours, un traitement quotidien.

Alors si vous n’habitez pas trop loin d'une pharmacie et que vous avez beaucoup d'amour à donner, vous avez le pouvoir de me sortir la tête hors de l'eau et ainsi faire de moi la plus heureuse des princesses !

jeudi 7 juin 2012

Aron


Je voudrais me raconter à travers une chanson, ma chanson. Cela fait maintenant sept ans que je l'écris. Je crois qu'aujourd'hui il est temps de vous en parler pour y trouver une suite.


« La vie » commence pour moi comme une belle chanson d'amour, le texte raconte que je ne connaîtrai que des choses fabuleuses pendant cent ans au moins, que le bonheur et moi ce sera pour toujours, que l'on ne va jamais cesser de se chérir, que nous serons deux « amants » que rien ne pourra séparer. Alors, pourquoi choisir autre chose qu'une musique douce et agréable à l'oreille pour accompagner ces mots qui « m'offrent » déjà une longue et belle existence faite d'amour.  
  
Mais malheureusement par la suite les paroles et la musique ont changé en même temps que "La vie" m’a changé. Oh, pas d'une ligne à l'autre ni d'une note à l'autre bien sûr, elle est bien plus sournoise « La vie » que je chantais si bien. Alors de coups durs en déceptions, j'ai fini par m'apercevoir que mes rêves exprimés dans le premier couplet avaient des airs bien utopiques, vous savez comme ces illusions que l'on a quand justement on ne connait encore rien à « La vie ». 
  
Je mets peut être trop facilement mes fausses notes et mon manque de talent de parolier sur le dos de « La vie » ? Quoi qu'il en soit ma partition aujourd'hui est tel le clavier d'un piano avec des touches blanches et des touches noires. Je suis futé et espiègle mais j'ai comment dire … du caractère avec les autres chiens mâles. Je suis plutôt calme à la maison mais très vif à l'extérieur. Je suis aussi sympa avec les enfants mais il ne faut pas trop « m'enquiquiner » non plus. C’est pourquoi au vu de tout cela, le personnel du refuge cherche pour moi une sorte de maître « chef d'orchestre » autoritaire mais très doux.  
  
La petite musique que j'ai au fond du cœur et les mots que je vous livre aujourd'hui montrent un certain désenchantement, je dois bien l'admettre. Mais je voudrais tant qu'ils soient malgré tout une chance pour moi de croire que je ne me suis pas complètement trompé, que je n'étais pas totalement naïf dans le choix des paroles et de la musique du début de ma chanson. 

mercredi 6 juin 2012

Calino


Comme beaucoup de mes compagnons du refuge prendre le stylo n’est pas une chose facile. En effet, la difficulté de trouver les mots justes pour espérer vous prouver que je suis un bon chien est tout sauf simple puisque cela passe d’une certaine manière, par mettre de côté pour quelques instants ma pudeur en me dévoilant à vous. Mais je suis bien obligé aujourd'hui d'admettre que la chose la plus compliquée et surtout la cruelle est de me rendre compte que l’écriture de cette lettre me renvoie avant tout vers quelque chose de terrible pour moi.

Comment ne pas être meurtri en comprenant que ce qui était juste un « sentiment »  est devenu très vite une insupportable « réalité » : L'oubli.

Alors même si l'écriture de cette lettre ressemble à un supplice, je dois la voir avant tout comme un espoir d'une vie meilleure, d'une main enfin tendue. Oui, il me reste malgré tout « l’espoir » et je m’en remets donc à cette présentation que je commence en vous confiant quelque chose d’important que je ressens au plus profond de moi. Le bonheur que j'espère voir « naitre » ne va pas en même temps « effacer » mon handicap. J’ai bien fini par comprendre que tout l'amour du monde ne fera jamais malheureusement disparaître une dysplasie des 2 hanches.

Mes dernières certitudes de guérison, le vétérinaire les a fait exploser le jour où celui-ci m’a dit qu’une opération était impossible vu ma taille et mon poids, plus de 50 kilos. Alors pas plus mes deux ans que mon énorme besoin de connaître une vie meilleure ne peut me faire espérer que l'affection d'un foyer m’apportera davantage de solutions que la médecine pour guérir ce coup du sort que la vie m'a réservé.

Par contre je crois dur comme fer que l'amour est le plus beau et le plus efficace des remèdes pour guérir la solitude qui me fait mille fois plus souffrir que mes hanches en me rongeant de plus en plus chaque jour. La dysplasie me contraint à une vie au calme, m'interdit les escaliers et en cas de grandes randonnées m’oblige à prendre un traitement anti inflammatoire durant quelques jours. Mais tout cela n’est rien comparé aux heures passées à attendre derrière les grilles d’un box en espérant encore et toujours qu'un visiteur me dise : Viens Calino !

Alors, ne cherchez pas à savoir si mes hanches me font souffrir … Puisque vous avez avant tout mon cœur à sauver.

lundi 28 mai 2012

Hermine


Samedi nous sommes allés au refuge pour adopter un chat, nous avons eu un doute de "quelques heures" entre Mam'zelle et Isi ... Merci à la personne du refuge pour sa gentillesse ... et sa patience. Finalement, nous avons choisi Isis.

Et puis, en tournant la tête je dois avouer que j'ai eu le "coup de foudre", un flash ... Un truc de fou ! J'ai vu une jolie nana, belle comme le jour. Elle m'a raconté un peu son histoire, ses déboires et ses problèmes de santé. Il faut dire que c'est une sacrée bavarde, le genre à ne pas vous lâcher la patte tant qu'elle reçoit des caresses. Elle m'a parlé de son oreille coupée, j'ai bien vu qu'elle avait besoin de se confier. Je l'ai rassurée en lui disant que cela n'était pas un problème pour vivre une grande histoire d'amour et que si elle était "partante" j'étais près à la prendre dans mes bras avec sa robe blanche pour franchir la porte de notre maison et trouver le bonheur ... J'ai vu dans les yeux d'Hermine .... un grand OUI !